Avez-vous déjà eu l’impression de ne pas « fitter » avec quelqu’un? De ne pas être la bonne personne pour faire quelque chose? De ne pas être « sur la bonne chaise »? D’avoir l’impression de devoir dépenser de l’énergie « de trop » pour réaliser une tâche, juste pour la faire « de la bonne façon »? Malgré tout, comme ça finit par fonctionner, vous vous dites que votre malaise ne doit pas être justifié… C’est ce que j’appelle se sentir comme un rond dans un ovale. Je réfère ici au jeu de blocs de différentes formes que les enfants doivent faire passer à travers des trous de formes correspondantes. Normalement, chaque bloc a un trou de la même forme, mais si on « taponne » un peu, on peut arriver à faire passer un bloc à travers un autre trou. Comme le bloc rond dans le trou ovale. Ça finit par fonctionner, mais…
Vaudrait-il mieux que le bloc s’adapte? Le rond doit-il absolument aplatir deux de ses « côtés » pour passer? Et s’il veut être plus performant, doit-il vraiment étirer les 2 autres côtés? Avec cette image en tête, la réponse est simple : non! Il faut simplement choisir le bon emplacement et le bloc passera facilement. Alors, pourquoi devrait-on s’adapter à tout? Lorsque l’on ressent un malaise, que l’on doive vraiment pédaler pour accomplir quelque chose ou faire fonctionner une relation, devrait-on essayer de s’adapter, voire changer, pour que tout aille bien? Pourquoi ne pas simplement chercher une situation qui nous corresponde mieux?
Quand on est à l’aise, qu’on se réalise, que les choses coulent un peu d’elles-mêmes, toute notre énergie peut alors être canalisée de façon positive. Certains appellent ça être « dans le flow », d’autres diront être « sur son X ». Moi, j’appelle ça simplement être bien.
Est-ce que ça veut dire qu’il faut se sauver au moindre inconfort? Qu’il ne faut pas essayer de s’améliorer? Posons la question autrement. Demanderiez-vous à Bruny Surin (athlète olympique médaillé au sprint) de s’entraîner afin de gagner une médaille au marathon? Non, bien sûr. Bien que les deux disciplines soient à la course à pied, elles ne sollicitent pas le corps de la même façon et ne demandent pas le même type de capacités physiques. En fait, le sprinter et le marathonien n’ont même pas le même type de fibres musculaires! Forcer la chose risquerait de résulter en blessure et en surentraînement. Ça n’empêche pas par contre pas Bruny de continuer à s’entraîner dans SA discipline pour améliorer ses résultats.
C’est la même chose pour nous, commun des mortels, dans notre quotidien. Forcer la chose dans une situation qui ne nous convient pas peut résulter éventuellement en maladie ou en détresse psychologique. Il faut donc savoir identifier si les compétences, aptitudes ou traits de personnalité requis par la situation correspondent aux nôtres. Pour vrai. Pas sur papier ou selon ce qu’on voudrait être.
Ça correspond? Foncez! Demandez de l’aide pour vous améliorer si nécessaire et progressez.
Ça ne correspond pas? Pourquoi s’entêter? Parce « qu’il faut que »…? Vraiment? Et si vous vous donniez les moyens de prendre du recul? Se retirer d’une situation qui ne nous convient pas ne constitue pas un échec. J’en conviens, le changement peut être inquiétant et les « effets secondaires » peuvent être compliqués à gérer, mais ça vaut la peine. Vous ouvrez ainsi la porte à d’autres opportunités et vous vous donnez la chance d’être mieux. La personne qui vous remplacera sera-t-elle meilleure? Le bloc ovale est-il meilleur que le bloc rond? La question n’est pas d’être « meilleur » ou « assez bon ». Le rond va dans le passage rond et l’ovale va dans le passage ovale. C’est une combinaison. La bonne personne devrait être à la bonne place.
J’étais un rond dans un ovale. Et vous, de quelle forme êtes-vous?