N’attendez plus après le boss !
ENVIRONNEMENTS FAVORABLES À LA SANTÉ AU TRAVAIL : pratiques de gestion… personnelles
L’expression « pratiques de gestion » désigne normalement un ensemble de pratiques ou de politiques mises en place par les gestionnaires ou par l’équipe des ressources humaines d’une entreprise. Considérant que, dans la présente série de billets, je cherche à voir comme l’employeur ET l’employé peuvent contribuer à créer des environnements favorables à la santé au travail, je vais me permettre d’en élargir un peu le sens. J’aimerais aborder le sujet sous l’angle de l’individu. Comment puis-je gérer mon attitude et mon travail de façon à créer des environnements favorables à la santé? Regardons ensemble quelques exemples.
Merci !
De plus en plus d’entreprises mettent sur pied des politiques de reconnaissance. Il existe même des formations sur le sujet s’adressant aux gestionnaires. Plusieurs personnes semblent par contre avoir l’impression que la reconnaissance doit toujours venir de l’employeur envers ses employés et que ça doit prendre la forme d’une « récompense ». Pourtant, le simple mot « Merci » est une marque de reconnaissance très importante qui peut être utilisée par tout le monde. Quelle est la dernière fois où vous avez remercié un collègue pour un conseil ou un coup de main ? Quelle est la dernière fois où vous avez remercié votre supérieur pour son soutien? Quelle est la dernière fois où vous avez remercié un de vos employés pour le petit effort supplémentaire qu’il a mis pour finaliser un dossier complexe ? Un « merci » sincère (pas un merci automatique qu’on dit par simple politesse) fait toujours plaisir et valorise l’effort et le temps mis par la personne concernée. Je vous suggère l’exercice suivant : lorsque vous arriverez au bureau, allez voir un collègue, faites-lui un beau sourire et remerciez-le pour quelque chose qu’il a fait récemment (ou dites-lui que vous avez apprécié). Trop gêné ? Un courriel est un début…
Gérez votre « petit mulot »
Le Dr Serge Marquis appelle notre ego « Pensouillard le hamster ». Si on résume de façon très simpliste, l’image de Pensouillard courant et s’essoufflant dans sa roue (sans aller nulle part, évidemment) correspond au moment où notre ego prend tout personnel. Toute situation est analysée de façon à conclure que le monde entier est contre nous. Le petit mulot dont je vous parle fait référence non seulement à notre ego, donc à Pensouillard, mais aussi au scénariste qui habite notre tête. Vous savez, le scénariste qui écrit les films terminant en catastrophe qui joue dans notre tête lorsque l’on appréhende quelque chose ? Ici, je parle des scénarios dont nous ne tenons pas la vedette (Pensouillard s’occupe déjà d’écrire ceux-là). La course du hamster et du mulot génère souvent de l’anxiété inutile et nous remplit d’énergie négative. Difficile de se sentir d’attaque au bureau par la suite et d’être proactif au travail ! Que dire de l’ambiance que nous créons autour de nous ? L’exercice suggéré ici est celui du Dr Marquis : arrêtez-vous quelques instants pour vous concentrer uniquement sur le moment présent. Prenez de grandes respirations et ne vous concentrez que sur les différentes sensations de votre corps: l’air qui entre et qui sort des poumons, les battements du cœur qui ralentissent, les tensions des muscles qui relâchent…
Gérez votre physique
Je ne fais pas du tout allusion à votre poids, votre coupe de cheveux ou à votre connaissance de la mode. Je parle plutôt de ce que vous dégagez, de l’impact du non verbal. Vous est-il déjà arrivé de ne pas du tout vous sentir d’attaque pour une journée de travail et de choisir des vêtements correspondant à cette humeur ? Le message envoyé aux autres (et à vous-même !) est alors du genre « journée pas productive en vue, n’essayez même pas ». Hum, pas trop gagnant. Voici aussi l’exemple de celui qui dit à tout le monde « Ne vous gênez pas pour venir me voir s’il y a quoi que ce soit, ma porte est toujours ouverte ! », mais qui vous reçoit avec un air bête ou en continuant à taper à l’ordinateur tout en faisant semblant de vous écouter. Cette personne disait vouloir collaborer et travailler en équipe, mais son corps ne semblait pas avoir eu le message. Il faut aussi noter que l’image projetée affecte non seulement les autres, mais nous affecte aussi personnellement. Par exemple, par fois, le simple fait de se « forcer » à sourire finit par se transformer en sourire sincère et en bonne humeur. Exercice du jour : Examinez votre environnement physique, que ce soit votre poste de travail, votre habillement, l’expression de votre visage ou votre posture. L’image projetée est-elle une image positive ? Est-ce qu’elle reflète l’ouverture, la communication, la volonté d’aller de l’avant?
Bref, nos actions et notre attitude affectent notre santé et celle des autres en influençant la qualité de l’environnement dans lequel nous évoluons. L’ambiance de travail, la collaboration dans l’équipe, le choix d’adopter une attitude positive ou négative, la communication, les relations avec nos collègues / patrons / employés peuvent avoir un impact important sur la santé mentale et chacun a son rôle à jouer afin de les rendre favorables.