Bonne année, bonne santé, de la joie, des réussites, de l’amour et… un raton laveur comme disait Prévert !
Vous n’en avez pas marre vous, de ce rituel enfantin qui consiste à se souhaiter tout le bien possible, en sachant d’avance que la plupart de nos connaissances s’en foutent royalement ?
Bonne année à l’employé que l’on sait déjà dans la prochaine charrette ; bonne année au patron que l’on n’aime pas, mais que l’on supporte mieux que le chômage ; bonne année à la boulangère ou à l’épicier que l’on va ignorer tout le restant de l’année ; bonne année à ses enfants que l’on néglige, entre deux parties de golf ; bonne année à ses vieux parents que l’on va oublier d’aller voir, parce qu’on n’a pas eu le temps… avec toutes ces fêtes !
Mais la tradition est là, on ne peut déroger sous peine de coups de gueule, de mauvaises impressions et de manque de participation. On peut même être taxé de négativisme primaire si on ne joue pas avec les petits n’amis au « party » de bureau!
Dans l’entreprise ça peut être fatal.
Dans la famille, c’est en général catastrophique, avec une seule possibilité de réhabilitation : être présent au prochain enterrement et de préférence avec la gueule de circonstance.
Dans le couple c’est mortel. Imaginez-vous oubliant de souhaiter une bonne et heureuse année à votre conjointe ou conjoint ! C’est le divorce assuré dans l’année.
Et encore une bonne année ! Qu’il dira, l’avocat…
Heureusement qu’il nous reste le bistro pour ne pas se souhaiter une bonne année, ici tout le monde a le droit. On s’en fout !
Qu’elle soit longue, courte, bonne ou mauvaise, une seule chose est sûre : on aura soif de toute façon.
Saint-SAQ priez pour nous. Et nous boirons jusqu’à vos paroles, promesse d’ivrognes.
De toute façon que pourrait-on souhaiter ?
· Du travail payé autrement qu’avec un lance-pierre
· Des vieux qui aident des jeunes, partageant leur expérience et leurs relations dans le milieu de travail pour faciliter leur intégration et assurer une relève de qualité
· La liberté d’expression, la liberté de la Presse et son intégrité malgré la convergence et même quand les factures sont dures à payer
· Des lois internationales pour protéger un peu plus les journalistes qui crient liberté d’expression partout, au risque de leur vie, pas derrière un café ou un micro. Combien encore, sont morts pour elle cette année ?
Personnellement, je n’ai qu’un seul souhait pour cette nouvelle année : que revienne en chacune et chacun d’entre-nous, le sens de l’humour : la seule vraie qualité qui nous différencie de la bête, avec celle de cuisiner, puisqu’il paraît que les chiens rigolent vraiment eux aussi.
Je suis sûr que l’on réglerait plein de problème seulement avec ça.
Trouvez donc le moindre sens de l’humour chez les extrémistes de tous bords, de toutes confessions religieuse ou laïque et de toutes conneries politique ou financière ?
Et avec le retour du respect : chez soi, à l’école, au travail, bref, dans la société en général.
Vous me trouvez un peu sinistre aujourd’hui ?
Alors, venez consoler votre cuistot, d’habitude c’est lui qui console avec un bon petit plat ou un poème un peu romantique, mais en cette fin d’année 2017, il pense à tous ceux qui crèvent de la connerie humaine partout dans le monde.